Guillaume Delaage

LA MAGIE DE LA PENSÉE ET LA MAîTRISE DE LA VIE

12/06/2014

La magie de la pensée et la maîtrise de la vie. Cette phrase a elle seule pourrait être le crédo de toute une vie. Mais comment peut-on influencer le mental et domestiquer les pensées? Est-ce si important dans le cadre de la recherche intérieure ? Les Mages ont, depuis longtemps, résolu ces questions afin de se libérer de leur nature inférieure. Le mental, les pensées, les émotions, les paroles sont des sujets capitaux dans l’étude magique. Ont-ils une influence particulière sur la nature de notre existence ? Et si ces fonctions que nous utilisons quotidiennement avaient l’étrange pouvoir de conditionner notre vie et notre Karma ?

Une seconde nature

La pensée est un outil qui est d’usage tellement facile et commun que nul n’y prête vraiment attention. Je ne parle pas ici de la pensée conceptuelle mais de celle qui surgit dans notre cerveau des milliers de fois par jour. Peu de personnes s’interrogent sur ce flux incessant qui est devenu une seconde nature de nous-mêmes. Que l’on soit actif ou inactif, une multitude de pensées viennent à chaque instant se heurter les unes aux autres sans que nous en soyons vraiment conscients.

Puisque nous pensons à longueur de journée, l’acte de penser devient machinal et notre mental enchaine de manière compulsive et anarchique le plus souvent, idées, réflexions, interrogations… Le mental est un cheval fou, sauvage, si l’on ne connaît pas les moyens de le dompter.

Celui ou celle qui parvient à le domestiquer peut finalement mener une vie plus harmonieuse, créative même, dans toute l’acception du terme, positive et abondante, mais aussi avec la possibilité d’éclairer la caverne qui conduit au centre de soi.

Dans l’absolu et au risque de surprendre, il faut savoir que nous ne possédons pas une âme, qui serait quelque chose en plus de nous-mêmes. Nous avons bien sûr un corps physique qui est un véhicule adapté à ce monde, véhicule que l’on doit protéger et soigner, mais que notre vraie personnalité est l’âme qui n’est pas indépendante du « je » mais bien l’élément directeur de notre vie.

Nous sommes l’Âme

Nous n’avons pas une âme, (cette réflexion nous entraine inévitablement dans la dualité) mais NOUS SOMMES L’ÂME. Une âme dans laquelle on peut trouver plusieurs degrés d’expression ou de conscience, allant du plus bas au plus élevé. Ces termes du reste ne sont pas exacts car l’âme est une unité insécable, qui ne peut être décomposée que pour offrir à notre conscience objective et limitée une base de raisonnement.

Mais voilà, l’être humain n’est pas vraiment conscient de son monde intérieur profond auquel il ne s’identifie pas. De même que le corps est un véhicule qui nous sert à nous mouvoir dans le temps et l’espace, de même notre mental est un instrument sur lequel nous devons « jouer comme un musicien » pour maîtriser notre environnement et notre univers.

Le travail n’est pas simple. Beaucoup de personnes se prennent pour leur corps et leur personnalité, d’autres qui passent à un échelon supérieur se prennent pour leur mental, d’autres pour une entité aux pouvoirs inexploités. L’affaire est complexe. Notre mental est comme nous l’avons fait.

C’est par lui que nous connaissons et appréhendons. Nous ne pouvons le transformer qu’au prix d’un long effort, par la qualité de nos pensées, de nos sentiments, la compréhension de nos défauts et qualités, ainsi que des habitudes, véritables engrammes dont le subconscient se sert, pour achever le travail du mental.

Chaque mental à son taux vibratoire en perpétuel mouvement, et tout ce qui nous arrive de l’extérieur entre dans ce tourbillon en modifiant la nouvelle perception qui modifie l’ensemble déjà existant. Même l’œil est trompé par les vibrations qu’il reçoit car il les modifie. En quelque sorte nous voyons le monde à travers un filtre coloré, empli d’aberrations. La partie profonde de notre âme est donc bel et bien isolée du conscient, à tel point que dans la majeure partie des cas, elle ne peut même pas se mettre en évidence ou même s’exprimer.

La Magie de la pensée et la maîtrise de la vie

Il faut donc commencer par dompter notre mental, lui donner petit à petit une inclination tangentielle pour le changer graduellement, par des pensées justes et des sentiments maîtrisés. Que nous soyons à l’état de veille ou de sommeil, nous sommes toujours en train de construire notre mental. La Tradition dit que le Mental est un créateur d’illusion. Si nous désirons aller plus loin dans nos recherches, il nous faut décider si nous prenons l’attitude d’un illusionniste de music-hall, ou bien celle de ce que la Tradition appelle un Magicien.Druid (photo)

Les idées que ce dernier se fait du monde, sont tout à fait différentes du commun des mortels, même sous son aspect phénoménal. Lui le voit tel qu’il est, alors que le néophyte ne connaît le monde que par les vibrations modifiées par son mental. Il peut arrêter ces vibrations si sa conscience s’en détourne. Le contact d’un objet quelconque créera alors une image correspondant exactement à cet objet.

Les vibrations étant identiques en qualité et en quantité, sans alliage de vibrations dues à l’observateur, ou bien la conscience peut se projeter et animer l’objet observé, de façon à en percevoir directement les vibrations.

Dans les deux cas on obtient une connaissance réelle de la forme. Le fait de savoir que nous connaissons uniquement nos impressions des choses et non les choses elles-mêmes (sauf dans les deux cas expérimentés par le Mage) est d’une importance capitale dans la vie pratique, puisqu’elle enseigne l’humilité et la prudence. Nous apprenons ainsi à nous défaire de notre instinctive conviction d’avoir raison dans nos observations.

Nous apprenons à nous analyser avant de condamner les autres. Mais il y a encore d’autres facteurs qui interviennent dans cet imbroglio. Ce sont les facteurs extérieurs à notre mental, à notre conscience. En effet dans le vaste océan universel où chaque chose, chaque être est intimement lié aux autres, on peut constater des influences qui contrarient encore plus notre développement mental, psychique et spirituel.

Des paroles de Sagesse

Ce sont ce que les occultistes du siècle dernier appelaient les élémentaux. Je citerai ici les paroles d’un personnage d’exception, un Maître de Sagesse Koot-Humi qui disait :

Photo 2 - Le Mahatma Koot-Hu-Mi
Le Mahatma Koot-Ho-Mi

Chaque pensée de l’homme, passe, au moment où elle est développée, dans le monde intérieur où elle devient une entité active par son association ce que nous pourrions appeler sa fusion, avec un ELEMENTAL, c’est à dire avec une des forces semi-intelligentes des règnes de la nature.

Elle survit comme une intelligence active créature engendrée par l’esprit, pendant un temps plus ou moins long suivant l’intensité originelle de l’action cérébrale qui lui a donné naissance. Ainsi une bonne pensée est perpétuée comme un pouvoir bienveillant; une mauvaise comme un démon malfaisant.

Et de la sorte l’homme peuple continuellement son courant dans l’espace d’un monde à lui, où se pressent les enfants de ses fantaisies, de ses désirs, de ses impulsions et de ses passions; ce courant réagit en proportion de son intensité dynamique sur toute organisation sensitive ou nerveuse qui se trouve en contact avec lui.

Le Bouddhiste l’appelle son SHANDBA, l’Hindou lui donne le nom de KARMA. L’adepte involue consciemment ces formes; les autres hommes les laissent échapper sans en avoir conscience. (Lettres des Mahatmas).

Dans le vaste océan psychique dans lequel est baigné notre univers, nous pouvons aisément constater que l’homme qui ne se préoccupe pas de sa véritable nature et ne cherche pas à la découvrir pour la maîtriser, est pareil à un fétu de paille ballotté par les flots. Après ces différentes explications nous pourrions nous poser la question suivante : « Mais par quel moyen pouvons-nous sortir de cette fange »?

En fait nous avons examiné le problème du mental et du psychisme humain sous son aspect analytique, de sorte que l’on puisse connaitre les différents paramètres qui entrent en jeu. Pour parvenir à la maîtrise du mental et des émotions, il nous faut être pareil à l’aurige de la septième lame du Tarot – le Chariot – qui maîtrise son char amphisbène par sa rectitude d’esprit. Cela est possible si maintenant nous utilisons la méthode synthétique pour passer à la pratique.

 

L’induction de la pensée

Si notre mental est composé de matériaux fins et élaborés, les pensées triviales et vulgaires n’entreront pas en lui, et l’inverse est aussi vrai. Ainsi, si nous sommes en contact avec une personne dont les pensées sont élevées, cette personne va, par induction volontaire ou involontaire, nous envoyer des pensées qui vont élever les nôtres et ce concours de vibrations va, par une loi naturelle augmenter le taux vibratoire de nos pensées.

C’est pourquoi aussi, par un pareil échange, les pensées de personnes qui vivent ensemble vont tôt ou tard s’accorder mutuellement, ce qui nous fera dire qu’elles se ressemblent. Il en est de même pour une famille qui, aux yeux des étrangers, va avoir des points communs, mais il en est aussi de même pour une ville (le cas se présente pour des élections municipales part exemple), pour un pays.

Cela dépend tout naturellement de l’image collective qu’on se fait d’un peuple par une vibration commune de pensée. Sur le plan individuel, la pensée d’une personne sage ne va pas nous influencer ou entrer et éclore tout de suite dans notre mental. Elle va d’abord germer, puis grandir, pour ensuite s’épanouir. C’est pourquoi l’enseignement de la Tradition est toujours subséquent à la façon dont l’enseignant la présente.

La pensée va s’introduire dans le mental de l’élève, pour germer plus tard, en fonction du taux vibratoire qu’elle va prendre. On ne comprend peut-être pas tout de suite, mais il y a dans le mental de l’élève à ce moment là, un frémissement intérieur qui abonde dans le sens de l’enseignement prodigué et ainsi emporter dans son taux vibratoire d’autres pensées du même ordre. Il s’agit là, bien entendu d’une pensée élevée.

Mais le cas peut être le même pour des pensées négatives si l’on veut bien se laisser imprégner. Il s’agit de l’exercice de la Volonté car la pensée se travaille. Par la pensée on édifie le mental pour passer à des octaves supérieures de vibrations. Le phénomène de notre propre pensée vient de notre plus tendre enfance, par l’éducation que nous avons reçue et ensuite à travers les influences idoines tout au long de notre vie.

Mais il faut savoir qu’il y a une prédisposition innée chez l’être humain à se comporter selon l’héritage de ses existences passées. Mais là nous entrons dans un domaine plus élaboré. Il ne sera pas ici question de la manière dont la pensée s’élabore chez l’enfant. Toutefois nous pouvons dire que c’est la sensation d’une chose qui fait naître la pensée, mais pour que celle-ci puisse s’exprimer il faut qu’il y ait un observateur.

C’est lui qui va lier les choses entre elles. On pourrait donc paraphraser en disant que le penseur est le père, la sensation la mère et la pensée l’enfant. Si l’on n’observe pas la sensation on demeurerait toujours inconscient ou endormi. De sa capacité d’observation dépend la pensée qu’il va construire. D’où l’intérêt d’être réellement « éveillé » au sens traditionnel du terme, car sinon une relation erronée entre l’objet observé et l’observateur vont produire une multitude de pensées complètement faussées. C’est à partir de là que l’on croit connaître une chose alors qu’elle est son contraire. On raisonne juste sur des données inexactes. C’est donc par l’attention que nous pouvons augmenter notre libération. L’observation soutenue conduit à la pensée claire, à sa maîtrise.

Une étude effectuée, il y a quelques années, aux Etats Unis nous dit que :

95% des problèmes humains proviennent d’un esprit négatif. Ce chiffre inclut les problèmes de timidité, d’anxiété, de stress, de mésententes familiales, d’échecs financiers, de mauvaise mémoire, de malheurs etc. Il a été découvert qu’en rééduquant l’esprit créateur à penser de façon positive au lieu de négative la plupart des problèmes psychologiques disparaissent.

Nous voyons donc que les pensées sont des choses et qu’elles provoquent une réalité. Avant qu’une maison devienne matériellement réelle et tangible, elle n’était qu’une idée sur le plan de l’architecte. C’était une pensée qui, par l’action, est devenue une forme, une chose. Cela se passe de même pour la maladie et la guérison et pour ce que nous pouvons voir dans notre univers. Avant d’être matière un objet était une pensée, et de pensée il est devenu une chose. Donc les pensées sont des choses qui d’invisibles deviennent matière. Pourquoi échouons-nous dans une entreprise quelconque? Le plus souvent parce que nous sommes découragés et que là où un échec définitif semble apparaître, nous abandonnons la partie.

Pourtant c’est souvent après un échec important, ou un grand malheur que nous obtenons les éléments de la réussite. Au fond, notre mental se polarise, la majeure partie du temps sur ce qui le fait souffrir. Cela vient du fait que les vibrations-pensées émises au moment de la souffrance sont plus difficiles à supporter que les images de joie ou de bonheur.

On dit bien que le malheur « frappe », alors que le bonheur « satisfait ». Si l’on prend ces deux mots, « frappe » et « satisfait », inutile de dire quel est celui qui va actionner le subconscient et le mental en fonction de notre éducation. En somme, on nous a habitués depuis toujours à considérer les faits selon des facteurs de bonheur ou de malheur. Qu’est-ce que le malheur sinon un moindre bonheur? Tout est attitude d’esprit, relaté d’une manière manichéenne. Ou l’on souffre ou l’on est heureux.

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© Fusion – Mario Dugay

Polariser la pensée

Ainsi, la Loi de Polarité nous dit que l’on peut passer du malheur au bonheur en changeant notre état mental. Prenons l’exemple d’un enfant timide. S’il continue sur cette voie, il va augmenter ses vibrations-pensées sur cette idée qui va le conduire à être un adulte manquant de confiance en lui, et devenir un candidat à l’échec. Que faire? Comme les enfants aiment qu’on leur raconte des histoires, il faut en inventer qui soient de nature à mettre en scène des personnages qui ont confiance en eux.

Cela peut se faire du reste, pour tout autre travers. L’enfant va écouter des histoires qui vont s’imprimer dans son subconscient, et voilà comment par induction mentale d’un sujet sur un autre on peut transformer un caractère. Mais cela est aussi valable pour les suggestions négatives qu’on lui fait. J’ai volontairement pris un exemple simple pour bien exposer le sujet.

La polarisation se fait graduellement. Si quelqu’un est poltron, il ne va pas se dire du jour au lendemain, je ne suis pas poltron. La négation dans la phrase va donner une incitation au subconscient de voir la chose comme impossible. Au contraire la personne doit se dire : De jour en jour je deviens de plus en plus courageux. Mais à la phrase énoncée, il faut ajouter le sentiment, la sensation d’être courageux, car le subconscient ne fonctionne que par images.

Une phrase simplement énoncée n’atteindra pas son but, si elle n’est teintée d’émotions qui vont activer et élever la vibration-pensée. Notre esprit n’a pour limites que celles que nous lui donnons. Si c’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en pensant positivement avec les émotions adéquates, que l’on deviendra une personne dont la polarité mentale se fixe sur le côté positif. C’est en réitérant longuement les pensées, en fixant toute notre attention vers elles que l’on obtiendra un résultat satisfaisant.

C’est grâce aux pensées plus élevées que l’on atteindra le but escompté. Une personne qui pense réussite et qui cinq minutes après repense à ses échecs, ne parviendra pas à changer sa polarité mentale vers le succès. Il faut CROIRE à ce que l’on se dit mentalement, et être déterminé à y parvenir. Le subconscient transformera alors réellement n’importe quel ordre donné par celui qui croit en sa réalisation. Il faut toujours encourager nos émotions positives.

Nous avons vu que les pensées de même nature s’attirent. Mettons donc de l’émotion dans les pensées positives que nous voulons voir se développer dans votre vie, elles attireront des pensées similaires en vertu de la Loi de Polarité et d’attraction, dans le vaste océan dans lequel nous baignons tous. N’oublions jamais que toutes les pensées longuement réitérées finissent toujours par se réaliser. La Bible est riche d’enseignements à ce sujet.

Il est dit dans les « Proverbes § 23 – 7 ». L’homme est ce qu’il pense en son cœur. Ceci démontre bien que la pensée et les émotions font de nous ce que nous sommes. Si nous pensons être capables de faire ceci ou cela nous le ferons en vertu de la Loi. En revanche, toujours en référence à la Bible, l’histoire du pauvre Job est édifiante dans le cas inverse. Pris par des malheurs multiples il dit une phrase qui sonne comme un glas : Mes craintes se sont réalisées.

Le pauvre Job n’a fait qu’utiliser la Loi de Polarité sur le pôle négatif. Mais a la fin de l’histoire, on nous montre qu’il réussit et devient un homme prospère parce qu’il a suivi le bon chemin, celui de la pensée positive. Nous voyons donc que l’échelle de polarité a plusieurs nuances. David a cru qu’il battrait le géant Goliath, et il l’a battu. Job avait des craintes qu’un malheur ne lui tombât dessus, ce malheur arriva. L’homme est bien comme le dit la Bible, ce qu’il pense être en son cœur.

Agir sur le subconscient

Pour agir sur son subconscient il faut penser positivement avec émotion en croyant ce que nous disons. Rien n’est jamais perdu pour celui qui refuse d’abandonner. Des chercheurs ont étudié près de 30.000 cas d’insuccès d’hommes et de femmes. Ils ont démontré que le manque de décision venait presque toujours en tête de liste. « Ne remets à demain ce que tu peux faire aujourd’hui » nous dit le Christ. Nous comprenons mieux ainsi que toute personne puissante tire sa puissance d’elle-même, tout comme une personne faible tire sa faiblesse d’elle-même, par une simple transposition de polarisation, dans le sens positif ou négatif.

Souvent nous sommes limités parce que nous avons pensé que les choses extérieures nous contrôlaient, alors que, tout le temps, nous avons eu en nous ce qui aurait pu tout changer et nous libérer de l’esclavage dans lequel nous nous enfermons. Si nous voulons diriger notre subconscient, l’autosuggestion est la clef, car notre subconscient ne connaît ni le bien ni le mal, il agit comme nous l’avons programmé.

Le subconscient est une partie très spéciale qui possède d’énormes possibilités qui renferme le secteur négatif de l’être humain. Il est une formidable mémoire. Il ne peut être dirigé à volonté que par l’habitude, en fonction des pensées rivées par l’émotion qui seront induites et enracinées par nous-mêmes. Pour cela il y a deux choses à pratiquer journellement:

• s’entraîner constamment à ne laisser entrer en soi que des pensées et des idées positives.
• S’appliquer à pratiquer journellement l’autosuggestion, facteur déterminant pour se défaire des pensées négatives, tics, mauvaises habitudes, excitation nerveuse, timidité, trac, peur, anxiété etc…
C’est exactement l’exercice que propose Franz Bardon dans son livre : Le Chemin de la véritable Initiation magique. (Ed. Moryason)

Et l’on en vient maintenant à une autre étape de cette perception de la pensée à travers la parole, car ici sont enfermées les lois fondamentales de la maîtrise de la vie. L’exposé précédent n’avait pour but que d’apporter des éléments d’introduction à ce qui va suivre. En effet, la pensée n’est pas seulement une fonction qui, maitrisée, peut nous conduire à améliorer notre vie.

Aujourd’hui tout le monde sait qu’il y a un intérêt certain à aborder notre existence en façonnant des pensées positives pour mieux vivre et s’épanouir. Tout le monde connaît la méthode Coué et depuis plusieurs décennies de nombreux ouvrages vantent les bienfaits de la pensée positive. Cela est incontestable, mais là n’est pas le but de cet article, car la pensée, alliée à la parole, va beaucoup plus loin. C’est H.P Blavatsky qui dans son formidable ouvrage La Doctrine secrète apporte des éléments fondamentaux. Elle nous dit :

Lorsque notre âme [mental] crée ou évoque une pensée, le signe représentatif de cette pensée se grave sur le fluide astral, qui le reçoit, et qui est, pour ainsi dire, le miroir de toutes les manifestations de l’Être. Prononcer un mot, c’est évoquer une pensée et la rendre présente ; le pouvoir magnétique de la parole humaine est le commencement de toute manifestation dans le Monde Occulte. Prononcer un Nom, c’est non seulement définir un Être [une Entité], mais le placer sous l’influence de ce nom, le condamner, par la force de l’émission du mot, à subir l’action d’un ou de plusieurs pouvoirs Occultes. Les choses sont, pour chacun de nous, ce qu’il [le Mot] les fait en les nommant. Le Mot ou la parole de chaque homme est, sans qu’il en ait conscience, une bénédiction ou une malédiction ; c’est pourquoi notre ignorance actuelle sur les propriétés et les attributs de l’idée, aussi bien que sur les attributs et les propriétés de la matière, nous est souvent fatale. « Oui, les noms [et les mots] sont bénéfiques ou maléfiques ; ils sont, dans un certain sens, nocifs ou salutaires, selon les influences cachées que la Sagesse Divine a liées à leurs éléments, c’est-à-dire aux lettres qui les composent, et aux nombres qui correspondent à ces lettres.

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Les mots et les paroles ont donc une action beaucoup plus importante que des conséquences sur notre comportement. Ils agissent aussi sur les autres et sur notre vie donc notre Karma qui est la Loi de Cause et d’Effet, à laquelle tout est soumis. Elle dit encore dans La Doctrine sécrète :

Toutes les pensées et les émotions, toute la connaissance et le savoir, révélés et acquis par les premières races, trouvèrent leur expression imagée dans l’allégorie et la parabole. Pourquoi ? Parce que la parole articulée possède un pouvoir, non seulement inconnu et même insoupçonné des « sages » modernes, qui, naturellement, n’y croient pas ; parce que le son et le rythme sont étroitement liés aux quatre Eléments des Anciens et que telle ou telle vibration dans l’air doit inévitablement éveiller les Pouvoirs correspondants, avec lesquels leur union produit, selon le cas, de bons ou de mauvais résultats. Aucun étudiant n’avait jamais la permission de réciter les événements historiques, religieux ou réels, d’aucun genre, en termes ne se prêtant à l’erreur d’interprétation, de peur que les Pouvoirs en rapport avec l’événement ne soient attirés de nouveau. De tels événements n’étaient racontés que pendant l’Initiation et chaque étudiant devait les enregistrer en symboles correspondants tirés de son propre mental et contrôlés plus tard par son Maître avant d’être définitivement acceptés.

La pensée et le Karma

Les anciens donc croyaient que toute idée pouvait se manifester extérieurement, si l’attention et la volonté étaient profondément concentrées sur elle. Une volonté intense est suivie du résultat souhaité. Nos pensées et nos émotions doivent être donc analysées avec le plus grand soin car elles sont déterminantes dans le cycle de notre évolution et donc de nos différentes incarnations ce qui implique qu’elles sont les productrices principales de notre Karma.

En envisageant cette perspective on comprend aisément l’importance cruciale à prendre soin de ce que nous pensons, ressentons et disons. Notre Karma est donc amplifié ou atténué par nos pensées qui tissent, telle une araignée, notre aura, champ magnétique qui attire ou repousse selon les circonstances vécues. En fait nous produisons sans cesse du Karma positif ou négatif dans un cycle sans fin, selon ce que nous faisons.

Une simple pensée peut donc avoir des conséquences désastreuses sur notre vie et les Maîtres de Sagesse nous disent qu’une pensée ou une parole peuvent avoir des conséquences plus graves qu’une action ! Le Christ Lui-même s’exprime en ce sens dans une Parole qui a souvent été mal interprétée, sur l’importance de la pensée et de son action karmique. Elle prend toute sa signification dans Mathieu chap. V – ver. 27 :

Vous avez appris qu’il a été dit : « Tu ne commettras point l’adultère » . Mais moi je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur.

Les pensées donc dirigent notre Karma comme elles dirigent le monde. Et c’est ainsi que nous nous enfermons chaque jour dans un flot ininterrompu de causes et d’effet dont nous n’avons même pas conscience et qui nous conduit dans des cycles d’incarnations incessants jusqu’à ce que nous apprenions à contrôler nos pensées nos paroles et nos émotions. Nous ne produirons de la sorte que du Karma positif pour enfin nous dégager de ce monde ayant ainsi pénétré dans la Demeure du Père, c’est-à-dire réalisé la jonction avec l’Être Divin en nous.

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Karma

Bien sûr, il ne suffit pas de parvenir à cette clarté d’Âme pour se libérer des entraves de ce monde, mais la diminution du Karma négatif facilite la compréhension des niveaux supérieurs de l’Être et le travail en est facilité s’il s’associe à la pratique de l’Enseignement. Aucune éducation sociale n’enseigne à prendre conscience de la RESPONSABILITÉ qui est la notre pour chacune de nos pensées, de nos paroles et de nos actions. Sans cette prise de conscience nous devons revenir sur terre jusqu’à ce que nous comprenions l’imminence de cette pratique. De nombreuses personnes parlent du Karma et ne font qu’en parler. Mais que tentent-elles pour intervenir dans son action ?

Comment travailler sur le Karma

La meilleure façon de travailler sur le Karma est d’opérer une catharsis c’est-à-dire une purification. Il nous faut donc apprendre à purifier nos pensées, nos paroles, nos émotions, à les perfectionner. Mais il ne faut pas pour autant créer une peur du Karma. Il faut accepter notre nature humaine et progresser avec prudence en acceptant nos faiblesses tout en les combattant. Cette purification doit être sereine et envisagée comme un perfectionnement en sachant que chaque pas franchi, chaque victoire conquise est un accès supplémentaire vers la Libération et c’est alors que dans cette sérénité les progrès deviennent évidents. A ce stade il ne faut plus se soucier du Karma mais être vigilent et ne penser qu’à notre propre épanouissement.

Pour ceux qui travaillent les Enseignement du Grand Mage Franz Bardon, ils comprendront l’importance d’un des premiers exercices (souvent négligé d’ailleurs) Les beautés et laideurs du psychisme. Ce travail est un des plus importants en Théurgie, car il permet de travailler directement sur notre structure élémentale et de transformer en profondeur notre nature par la purification. Sans cela aucune Magie véritable ne peut être entreprise. Nos pensées, émotions et paroles négatives, nos critiques sur Untel ou Unetelle sont comme des insectes qui grouillent dans notre aura. On pourrait se dire qu’un insecte n’a que peu d’importance mais on sait aussi qu’il peut faire très mal quand il pique.

Ainsi, tout ce qui sort de notre bouche (paroles, émotions etc.…) peut avoir de graves conséquences pour nous et pour autrui car cela peut attirer des évènements équivalents sans que nous en prenions garde. Elles finissent par nous emprisonner dans une ambiance, une aura de basse fréquence et nous empêcher de nous hisser vers plus de Lumière en attirant des expériences, des individus, des élémentals très négatifs. Les mauvaises pensées et émotions peuvent même amener des évènements terribles dans un foyer une région un pays et même la planète. (C’est le travail incessant des Forces de l’ombre). Les bonnes pensées et bonnes émotions agissent comme des désinfectants au sein d’une ambiance troublée.

C’est pourquoi, à l’inverse, les bonnes pensées et bonnes émotions envoyées vers des personnes que l’on aime et même à celles qui ne nous aiment pas, éclaircissent notre aura et dirigent vers nous d’autres pensées et évènements heureux. Le Christ le disait : Ne résistez pas au mal.

Ne pas résister

Les pensées, les paroles et les émotions agissent comme des boomerangs envoyés dans l’espace. Elles nous reviennent avec la même intensité que celle avec laquelle nous les avons envoyées. Si de plus ce travail est fait avec le Feu du cœur alors il se spiritualise et nous met en contact avec de belles Entités qui concourront à notre évolution. La pensée associée au Feu de la Volonté agit comme un puissant aimant à travers le temps et l’espace et au plus notre structure s’affine, se spiritualise, au plus nous nous libérons de notre nature inférieure, au plus notre puissance spirituelle s’accroit. Cette pratique, cette lente élaboration de notre tissu spirituel devient ainsi une protection contre toute énergie négative circulant dans notre environnement. Seules les vibrations de même nature s’acceptent. Ainsi en développant cette purification personnelle, nous élevons notre qualité intérieure et nous nous protégeons de ce qui est inférieur en substance vibratoire. Tout est lié dans l’Univers.

Ce travail est une véritable Alchimie intérieure, une transmutation dans l’athanor qu’est notre conscience. Au plus le Feu intérieur agira pour brûler les scories de notre personnalité, au plus la pierre intérieure (l’Âme) parviendra à la rubification. Ainsi cette purification ne peut se faire que si volontairement on s’éloigne de tout ce qui peut nuire à notre état intérieur. Les images violentes, les lieux malsains, les lectures négatives, les ambiances vulgaires, les critiques et tout ce qui est impur, sont de nature à contrarier notre évolution. Ces propos n’ont rien de puritain et ne sont certainement pas liés à des interdits. Chacun est libre d’agir comme il le souhaite. Il n’est pas non plus question ici de porter des jugements moraux bien au contraire, mais l’accent doit être mis sur une évidence. Aujourd’hui tout le monde est confronté à la violence et à toute sorte de nivèlement par le bas dans notre société.

La progression intérieure ne peut s’effectuer que si l’on fait un choix personnel responsable face aux différentes attractions de ce monde. Ces propos n’ont pas vocation d’exprimer une croisade contre ce qui « apporte du plaisir à une grande partie de l’humanité » ce serait faire fausse route car tout interdit est voué à l’échec. Seule une « prise de conscience » est salutaire. Qui en allant faire son marché choisirait les légumes les plus fanés, les fruits les plus véreux pour ensuite les mettre dans son réfrigérateur ? Aussi pourquoi ne fait-on pas de même pour obtenir la meilleure qualité de pensée, choisir les meilleures pensées, les plus belles les plus pures dans notre maison intérieure ?

La qualité de nos pensées, de nos émotions et de nos paroles répond à un choix personnel. Le Karma qui peut en résulter dépend de notre capacité à transformer notre vie par une prise de conscience adéquate. Personne d’autre que nous-mêmes ne peut accepter d’entreprendre ce travail intérieur profond. Le choix est entre les mains de celui ou celle qui décide, avec responsabilité, de se hisser vers plus de Lumière ou persister à goûter l’attraction d’un monde artificiel. Continuer à produire un Karma négatif qui nous enchaîne dans un tourbillon d’inconscience, ou nous défaire de ces chaînes d’esclavage ? Tel est le choix personnel que chacun doit effectuer face à l’émanation compulsive de nos pensées paroles et émotions. Le Bouddha disait : Une plume tombant de l’aile d’un petit oiseau engendre le tonnerre dans les mondes lointains.