Guillaume Delaage

LE TRAVAIL DU DISCIPLE

04/09/2016

Beaucoup d’aspirants se demandent quelle est la marche à suivre pour progresser sur le Sentier spirituel et par où commencer ? Cette question est récurrente. De nombreuses personnes se hâtent et, ne voyant pas de progrès, se découragent et abandonnent. Avant d’en arriver là, il faut prendre un peu de recul et analyser la situation.

Tout d’abord que recherche-t-on ? Si ce sont d’emblée des « pouvoirs » ou des capacités mentales extraordinaires, alors l’aspirant fait fausse route car  là n’est pas le but que préconise l’Enseignement hermétique.  Bien que la pratique sur plusieurs vies conduise à ces perspectives et à de plus grandes encore, la première étape sur la Voie spirituelle est la recherche de l’humilité.  Celle-ci est la condition sine qua non pour éviter de nombreux pièges causés en partie par notre propre personnalité animale.Le travail du disciple

L’humilité est une alliée sûre tout au long de notre vie, car elle permet de garder ferme en nous, la conscience de ce que nous sommes vraiment. L’humilité fait taire l’ego animal qui a la fâcheuse habitude de tout régenter et de s’exposer. Elle nous conduit aussi à la sincérité par rapport à nous-même en laissant plus de place aux autres, donc à la générosité et l’altruisme.

D’autre part, toute recherche quelle qu’elle soit (profane ou spirituelle si l’on veut qu’elle porte ses fruits), doit être envisagée avec rigueur et sérieux. L’Enseignement hermétique n’en demande pas plus au débutant, car nul ne peut avancer avec trop de pression sur ses épaules ou avec des exigences démesurées.

L’attachement aux choses est toutefois un obstacle important qui freine tout travail spirituel. Pour autant, là encore, nul ne peut demander à un aspirant de fuir immédiatement tous les plaisirs et les ambitions de ce monde. Cette exigence provoquerait l’effet inverse et finirait par dégoûter d’emblée, la personne qui désire ardemment suivre la Voie spirituelle. Ce qui est préconisé, au départ, est la mesure en toute chose et chacun aura compris qu’un attachement excessif aux objets, désirs, soif des richesses, au désir d’être reconnu, admiré etc. est incompatible avec l’ouverture spirituelle. Comment cela ?

Le frein de toute recherche spirituelle se situe, bien entendu, au niveau de notre personnalité bien humaine, cette personnalité qui ne pense qu’à sa survie et qui se « croit » immortelle. Elle constitue en fait le premier obstacle mais aussi le seul. Le premier, car aussi solide qu’un mur de pierre, elle bloque toute issue vers la Lumière. Le seul, car lorsque le mur est détruit cette Lumière devient alors l’unique Réalité.

Aussi, le premier conseil que l’on puisse donner à tout débutant (et à d’autres) qui souhaite grandir en conscience, est d’observer l’impermanence de ce monde et de regarder avec distance tous les liens qui l’enchaînent à son environnement. De ce travail, où il deviendra spectateur de lui-même, doit surgir un sentiment de mouvance et d’instabilité, comme si l’on s’apercevait que depuis longtemps on fait fausse route. C’est là une première étape de développement de conscience, car ainsi nous découvrons et comprenons que l’essentiel n’est pas là où on l’imaginait.

Cette recherche de Libération doit être vraiment perçue et conservée en soi. Sans cela et sans cet effort soutenu, le néophyte comme le chercheur aguerri, peut tomber dans une sorte de sommeil de l’Âme, pendant une longue, très longue série d’existences.

Avec le coeur