Guillaume Delaage

MAGIE D’HIER ET SCIENCE DE DEMAIN

 06/30/2013

Lorsqu’on aborde l’aspect historique et l’origine de la Magie, la tendance est de dire que cette technique est née avec la Chaldée et qu’elle s’est transmise chez différents peuples au fil des millénaires. Pourtant ce que l’on sait moins et que la Tradition occulte nous enseigne, c’est que la Magie était, dans un très lointain passé, considérée comme la Science des Sciences car elle les regroupait toutes et bien des domaines aujourd’hui envisagés comme strictement scientifiques étaient voilà plusieurs milliers d’années, intégrés dans le corpus du Grand Livre de l’Univers auquel seuls les prêtres savants avaient accès.

Le lien atlante

Lorsque la civilisation atlante parvint à son apogée il y a de cela 800 000 ans environ, la Science était considérée sous son aspect global. Science et Magie étaient étroitement liées et personne ne songeait à les différencier car rien ne pouvait séparer les différents aspects de l’Univers. Certains d’entre eux n’existent plus comme tels aujourd’hui, Astrologie et Astronomie par exemple composaient une seule et même discipline avec des notions qui nous sont aujourd’hui inconnus, mais auxquels l’humanité aura à nouveau accès dans le futur.

Il faut dire qu’à cette lointaine époque l’homme et l’univers étaient envisagés comme un tout et non pas avec les notions de séparativité et de dualité telles que nous les concevons de nos jours. La science dite matérialiste n’est devenue qu’un des aspects de cette globalité qui nous a fait oublier depuis des millénaires que l’homme et l’univers sont multidimensionnels et non pas le produit « d’objets » uniquement perceptibles par nos sens.

L’étude de la magie, ou sagesse, regroupait toutes les branches de la science physique et métaphysique, la psychologie et la physiologie dans leurs phases matérielles et occultes ainsi que l’étude de l’alchimie qui était envisagée comme une science universelle physique et spirituelle. Utilisant la Science sous ce double aspect, les prêtres savants de l’époque parvenaient à des réalisations que nos savants contemporains ne sont pas près d’aborder.

Magie d'hier et science de demain
© Peinture Gary Tonge

Quand la civilisation atlante héritière des Fils de la Lumière de la Grande Lémurie parvint à son apogée, l’humanité fut l’objet d’un enjeu considérable dont nous supportons encore aujourd’hui les effets et les manifestations.

En effet, cette Science totale qui permettait d’appréhender l’homme et l’univers comme une unité, qui permettait d’utiliser les Lois de l’univers sur tous les Plans de l’être (donc la véritable Théurgie ou Magie) fut détournée par certains groupes au sein même de l’humanité à des fins négatives.

Les peuples d’alors furent soumis à un choix : soit utiliser la VOIE DE DROITE soit utiliser la VOIE DE GAUCHE dans le domaine de la Connaissance. L’abus qui fut fait de la Science Universelle et particulièrement des Lois utilisées dans ce domaine à cette époque, conduisit à l’oubli de la Sagesse. La Magie se base sur les affinités existant entre les corps organiques et inorganiques, expressions visibles des quatre règnes et les puissances invisibles de l’Univers.

Ce que la science appelle gravitation, les hermétistes de l’Antiquité et du moyen âge le nommaient magnétisme, attraction, affinité. C’est cette Loi que Platon explique dans le Timée sous le nom d’attraction des corps plus petits par les plus grands, des corps semblables par leurs semblables qui dégagent une force magnétique plutôt qu’ils ne suivent la loi de la gravitation.

Magie d'hier et science de demain
Temple de lumière

Les Atlantes avaient une connaissance complète des facultés occultes de chaque chose dans la nature, visible aussi bien qu’invisible leurs relations, leurs attractions et leurs répulsions mutuelles, en d’autres termes, la connaissance profonde et étendue des lois de la nature – telle était et telle est la base de la Magie.

Ils avaient découvert comme nous le dit Mme Balvatsky : la terrible Force sidérale qu’ils à laquelle les Rishis Aryens donnent, dans leur Astra-Vidyâ, un nom que nous n’aimerions pas divulguer.

C’est le Vril de la Coming Race de Bulwer Lytton et des Races futures de notre humanité. Le mot Vril peut être une fiction, la Force elle-même est un fait dont, en Inde, on doute aussi peu que l’on doute de l’existence des Rishis, attendu qu’il en est fait mention dans tous les ouvrages secrets

(…) Les Psychiques et les Spiritualistes, dont un assez grand nombre peuplent les armées Européennes, seraient sûrement les premiers à faire personnellement l’expérience des résultats de la révélation de pareils mystères. Des milliers d’entre eux se trouveraient rapidement dans l’Ether bleu, avec peut-être les populations de pays entiers pour leur tenir compagnie, si une pareille Force était tout simplement tout à fait découverte, sans même être publiquement connue. Cette découverte, dans son entier, viendrait plusieurs milliers d’années – nous sommes tentés de dire plusieurs centaines de milliers d’années – trop tôt.

C’est cette Force vibratoire qui, dirigée contre une armée du haut d’un Agni-ratha (véhicule de feu) volant peut, d’après les instructions qui se trouvent dans l’Astra-Vidyâ, réduire en cendres 100.000 hommes et éléphants aussi facilement qu’elle le ferait d’un petit animal. C’est allégoriquement exprimé dans le Vishnou Pourâna, le Râmâyana et d’autres ouvrages, par la fable qui parle du sage Kapila dont « le regard transforma les 60.000 fils du roi Sagara en un monceau de cendres ».

Magie d'hier et science de demain
Vimana vaisseau spatial du temps des Aryas

Ce sont ces Forces manipulées dans un sens égoïste et profondément matérialiste, mais aussi à des fins négatives qui furent le principal problème à l’origine de la chute de la civilisation atlante. En ce sens la Magie avec l’ensemble des Lois qui la gouverne fut détournée de sa vocation première.

Aussi bien dans le sens des principes occultes que dans la biologie et la physique, les Atlantes se servirent de ces énergies d’une manière odieuse. Les Rois divins qui furent à l’origine de cette antique civilisation se détournèrent peu à peu des affaires humaines pour « ne plus marcher parmi les hommes » selon une expression consacrée.

Après la destruction de l’Atlantide, la Doctrine Hermétique se propagea bien sûr à travers des Écoles de Mystère, mais toute la Science dont bénéficiait l’ancien continent était maintenant irrécupérable car les civilisations naissantes n’avaient pas la technologie suffisante pour obtenir les résultats requis. La Grande Science magique se morcela et certains domaines furent oubliés pour être conservés par les seuls Maîtres de Sagesse.

Désormais la Magie n’était plus cette Science globale universelle qui permettait de développer toutes les branches du Savoir mais se cantonnait à l’évolution de l’être dans sa structure humaine, bien que temples et écoles où était enseignée la Théurgie dispensaient un large savoir concernant la physique les mathématiques l’astronomie et la biologie.

A l’origine donc, les Écoles de Mystère enseignaient toutes les matières scientifiques qui étaient étudiées sous des aspects encore aujourd’hui ignorées utilisant des Lois et énergies que notre science contemporaine ne connaît pas. À cause de cette séparativité qui se manifesta à cette époque et à cause de la catastrophe planétaire qui suivit, la grande lutte entre les Fils de la Lumière et les Fils des Ténèbres s’amplifia, occultant ainsi l’accès à la Science Universelle.

Magie d’hier et science de demain

Au long des millénaires qui suivirent on peut retrouver les traces de ces combats occultes. La Bible dans son ensemble nous présente cette lutte grâce aux épisodes historiques qui y sont décris. On y trouve (et particulièrement dans l’Ancien Testament) les Prophètes –Adeptes de la voie de Droite- et le Clergé des Lévites regroupant ceux de la Voie de Gauche. Il y avait donc deux Ecoles de Magie dont les Textes relatent l’existence.

Magie d'hier et science de demain
Reconstitution d »un temple égyptien

Il y avait dans ces temps là des lieux d’enseignement qui étaient dévolus à l’apprentissage du don de prophétie et l’art des sciences occultes en général. Les techniques enseignées n’avaient bien sûr rien à voir avec ce que nous pouvons trouver aujourd’hui dans une certaine littérature mais allaient bien entendu beaucoup plus loin.

Des noms célèbres ressortent comme ceux de Élisée qui dirigea une semblable école à Jéricho ou bien encore Samuel à Ramah. A l’inverse, c’est Nipour qui était le centre d’où se répandit la Magie noire Chaldéenne, et Eridou qui était le siège primitif du culte du Dieu de la culture et de la Sagesse Divine.

 Des personnages importants

Magie d'hier et science de demain
Michel Psellos

C’est Michel Psellos (1010 – 1080 environ) qui dit : La Magie formait la dernière partie de la science sacerdotale. Elle scrutait la nature, les pouvoirs et les qualités de toutes les choses sublunaires ; les éléments et leurs parties ; les animaux, toutes les variétés de plantes et leurs fruits ; les pierres et les herbes. Bref, elle étudiait l’essence et le pouvoir de chaque chose.

C’est donc ainsi qu’elle arrivait à produire ses effets. Elle formait des statues (magnétisées), qui procuraient la santé ; elle faisait diverses figures ou objets (nommés talismans), qui pouvaient également devenir des instruments de maladie aussi bien que de santé. Souvent aussi, au moyen de la magie, on fait apparaître le feu céleste, et alors les statues rient, et les lampes s’allument spontanément.

Plus tard c’est Paracelse médecin magicien et alchimiste qui déclare que rien n’est sans importance dans la nature et que de même que la plus petite chose sur terre a une influence sur l’univers de même l’univers entier exerce son influence sur cette petite chose. C’est ce que disait Thot-Hermès par cette fameuse sentence : « Tout ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas et inversement. »

Corneille d’Agrippa ami et élève de Jean Trithème fut le premier (dans l’histoire « moderne » de la Magie qui mit en évidence cette loi des Correspondances que la science actuelle commence à percevoir et dont un aspect est ce que l’on nomme l’effet papillon. Ce furent quelques moines qui au moyen age furent les détenteurs de la science magique avec des figures importantes comme celles qui viennent d’être mentionnées mais aussi Albert le Grand, le célèbre évêque et grand magicien de Ratisbonne, mais encore Thomas d’Aquin et Roger Bacon. Ce sont ces personnages qui eurent le lourd privilège de transmettre les éléments épars d’une science qui fut brillante dans l’Antiquité.

Magie d'hier et science de demain
Paracelse

Aujourd’hui, les choses se sont quelques peu inversées. La science moderne avance à grand pas mais a oublié sa conscience, c’est-à-dire tous les paramètres invisibles qui enveloppent obligatoirement les Lois et Principes universels car quelque soit la discipline envisagée (biologie, physique, mathématique etc…) on ne peut l’étudier isolément dans une structure matérielle car elle n’a pas que cette essence.

Toute science s’exprime sur plusieurs plans sur plusieurs dimensions, dans la matière et au-delà de la matière. C’est ce que les Sages savaient et pratiquaient en Atlantide à une époque où l’on voyait l’univers dans sa globalité et non pas à travers le prisme déformé de notre seul monde environnemental.

C’est là le pari que la Science doit tenir durant les siècles prochains car elle est en train de découvrir rapidement à quel point les bornes de la raison sont une entrave à son évolution.

D’ici là, les Maîtres de Sagesse auront offert d’autres clefs à l’humanité afin de mieux développer sa conscience et de comprendre que l’être humain fait partie d’une cellule dont il ne peut pas se soustraire mais également de tout l’univers. Dès lors, la Magie dans sa structure totale réapparaîtra au cœur même de notre civilisation.