Guillaume Delaage

MAGIE DES MIRACLES DANS L’ANTIQUITÉ

09/10/2016

Un texte d’Hermès Trismégiste, apporte d’intéressantes précisions sur une pratique encore en vigueur de nos jours, celle de la dévotion devant les statues de saints personnages. La magie des miracles était très effective dans l’Antiquité et le texte qui suit nous apporte quelques précisions sur le sujet. Hermès dit dans ce papyrus :

– « Sache ô Asclepios, que comme le Très-Haut est le père des dieux célestes, de même l’homme est l’artisan des dieux qui résident dans les temples, et qui se plaisent dans la société des mortels. Fidèle à son origine et sa nature, l’humanité persévère dans cette imitation de la puissance divine ; et si le Père Créateur a fait à son image les dieux éternels, le genre humain, à son tour, façonne ses dieux à sa propre image ! »

– « Et parles-tu des statues des dieux, ô Trismégiste ? »

Magie des miracles dans l'Antiquité
Une statue guérisseuse à Karnak en Égypte

– « Véritablement, oui, Asclepius et quelque grande que soit ta méfiance, ne perçois-tu pas que ces statues sont douées de raison, qu’elles sont animées par une âme, et qu’elles peuvent opérer les plus grands prodiges ? Comment pouvons-nous repousser l’évidence, lorsque nous voyons ces dieux posséder le don de prédire l’avenir, qu’ils sont obligés de révéler, lorsqu’on les y force par des charmes magiques, comme ils le font par l’organe de leurs prêtres et par les visions ?…

– C’est la merveille des merveilles que l’homme puisse avoir inventé et créé des dieux… En vérité, la foi de nos ancêtres s’est trompée, et, dans leur orgueil, ils sont tombés dans l’erreur sur l’essence précise dans ces dieux… Mais ils ont néanmoins découvert cet art par eux-mêmes. Impuissants à créer l’âme et l’esprit, ils évoquent les âmes des anges et des démons, pour les introduire dans les statues consacrées ; et ils les font présider de la sorte à leurs mystères en communiquant à des idoles leur propre faculté de faire le bien de même que le mal ».

Magie des miracles dans l’Antiquité

Ce texte d’Hermès est assez clair pour comprendre que la magie des miracles, les statues dites « à miracles », les lieux consacrés à un saint, une pierre magique, ou encore une source, sont le fait de l’homme et de sa capacité à manifester la puissance des dieux qu’il a créée. C’est-à-dire sa propre force qu’il exprime sur élan de foi, qui s’associe parfois à des courants énergétiques naturels. La foi étant un phénomène inhérent à la nature divine de l’homme.

Magie des miracles dans l'Antiquité
Statue d’un prêtre de la déesse Bastet

On prête souvent au catholicisme un inventaire unique de « miracles » dus à la Vierge, à Jésus, aux saints ou aux reliques. Mais ces mêmes « miracles » furent produits depuis toujours dans les temples antiques, partout dans le monde et les croyants égyptiens ou grecs (entre autres) dormaient dans les temples sous la statue de certains dieux afin de bénéficier de leur puissance de santé.

De quelle manière ces statues devenaient-elles curatives ? Les hiérophantes des temples connaissaient l’art magique de la télesmatique. Ainsi les statues devenaient-elles « vivantes » puisque placées sous l’influence d’un dieu. Certains disciples égyptiens avaient aussi, par la connaissance des Souffles, la possibilité de recevoir au cours de certaines cérémonies l’énergie de divers dieux tels que Ptah. Nous aurons peut-être l’occasion de traiter ce sujet dans de futurs articles.

Il serait trop long ici d’apporter des explications exhaustives quant à ces phénomènes. Mais à tout considérer, il en ressort que les « statues ou lieux à miracles » ne sont autres que des phénomènes magiques créés par les participants et les croyants eux-mêmes, comme le dit le Grand Thot-Hermès.

La foi soulève des montagnes nous enseigne le Christ. Si cette foi est portée par l’impact d’un égrégore ainsi que par une préparation quasi magique : autel, bougie, encens dans une église ou un temple, alors la puissance qui est en chaque être humain peut, à un moment précis, agir en conséquence et provoquer un phénomène inexplicable (actuellement) par nos sens et par la science, que l’on nomme miracle. Mais souvenons-nous que le seul temple réellement divin est, bien sûr, le corps de l’homme.

Avec le cœur