Guillaume Delaage

ATLANTIDE 2 – Les textes sacrés de la Méditerranée

28/04/2008

Cette étude sur l’ATLANTIDE nous permet d’envisager à travers l’Antiquité, que sa Tradition orale se transmettait d’initié à initié, afin que le savoir de l’humanité ne se perde pas. Cela tendrait à prouver, s’il en était besoin, que les prêtres étaient détenteurs de la Connaissance et que cette dernière parvenait à ceux qui avaient prouvé leur intégrité. Nous l’avons dit, nous allons entreprendre un voyage rapide sur la recherche de quelques papyrus traitant de l’Atlantide. A une lointaine époque, les peuples de la Méditerranée avaient conservé dans leur mémoire le souvenir d’un désastre qui avait anéanti une grande civilisation.

Les civilisations du bassin méditerranéen : l’Égypte

Les anciens Égyptiens, nous ont laissé, par leur civilisation, des témoignages remarquables. Nous n’avons découvert qu’une partie de leurs richesses spirituelles mais le travail des archéologues permettra, le moment venu, d’ouvrir le sable peur en extraire de fabuleux récits. Un papyrus de la XIIIe dynastie, vieux de 3000 ans et conservé au musée de l’Ermitage à Leningrad mentionne : (Voir ici le texte complet)

Lorsque vous quitterez l’île du Serpent, vous ne la trouverez plus, car cette place disparaîtra sous les eaux de la mer… Une étoile tomba jadis des cieux et les flammes consumèrent tout. Tous furent tués et moi seul eut la vie sauve. Mais lorsque je vis la montagne de corps entassés, je mourus presque de chagrin à mon tour.

Atlantide 2 - Les Textes sacrés de la MéditerranéeVoici une indication sur les circonstances qui provoquèrent ce déluge : une étoile tomba des cieux… Nous reviendrons plus loin sur cet aspect en présentant les dernières découvertes scientifiques sur l’Atlantide qui démontrent justement qu’il y a environ 10.000 ans, un astéroïde, fragment de planète circulant dans l’espace, est tombé sur notre planète causant de graves dommages.

Les épitaphes de Ramsès III et de Séti Ier nous rapportent d’intéressantes explications sur le Déluge vu par les Égyptiens.

Cela se passa après que Ré fut devenu vieux, lui le dieu qui s’est mis au monde lui-même… le roi des hommes et des dieux. Les hommes se mirent à faire de grandes palabres contre lui. Sa Majesté entendit les palabres des hommes et dit :

« Voyez les hommes, ils ont tramé des plans contre moi. Dites ce que vous feriez contre cela : Ré dit :  » Voyez, ils fuient dans le désert ! » Les dieux dirent à sa Majesté : » Envoie ton œil et inflige un désastre aux rebelles. Que ton œil ne reste pas sur ton front. Qu’il descende sous la forme de Hathor.

Ce texte, dit La Vache céleste, est très intéressant et il offre à la sagacité du lecteur, des informations surprenantes. Il faut toutefois savoir que les Égyptiens avaient souvent, par formation, l’habitude de rassembler sous un même récit allégorique des faits historiques s’étant produits à différentes époques, et qui se rejoignaient par leur sens symbolique.

C’est ainsi qu’avec ce texte, nous avons une brève explication sur la Chute de l’homme mais également sur la chute de l’Atlantide. En effet, dans la Tradition, l’œil dont il est question, et qui se transforme en la déesse Hathor, recouvre une grande vérité, celle de la naissance de la vie, ce que l’on peut appeler aussi le GRAAL.

Un astre flamboyant

Mais pour ce qui nous occupe, nous avons là une explication très simple de la destruction des terres : l’œil qui inflige un désastre peut être considéré comme une énorme météorite, ce qui se confirme du reste par la présence de la déesse Hathor, qui était considérée comme une déesse du Ciel qui portait plusieurs noms dont « La Flamboyante » qui dévore par la force du feu.

Ceci nous ramène à ce fameux aérolithe avec sa crinière de feu, ce qui se produit pour tout objet qui entre en contact avec l’atmosphère par le phénomène de l’échauffement de la masse dû à sa grande vitesse. Le papyrus 1384 de Leyde poursuit dans le même sens, nous pouvons y lire :

Sekhmet prit la magnifique apparence d’une lionne en furie. Elle lançait sa crinière en avant, son pelage flamboyait, son échine avait la couleur du sang, ses regards lançaient des flammes et rayonnaient comme le soleil au midi… Tous alentour tremblaient devant sa puissance. Sa queue soulevait la poussière du désert… Au souffle de ses narines, les arbres se desséchèrent dans les bois… Au même instant, le désert se couvrit d’un voile, les montagnes virèrent au noir le soleil s’assombrit et l’on cessa de voir le ciel.Atlantide 2 - Les Textes sacrés de la Méditerranée

Le papyrus de Leyde est très intéressant car il nous fournit de plus amples précisions sur la catastrophe. En effet, la déesse Sekhmet a souvent été assimilée à la déesse Hathor. Nous n’entrerons pas dans les détails en glosant sur son « pelage flamboyant », « ses narines et son souffle », etc. Toutefois, nous insisterons sur ses flammes qui rayonnaient comme le « soleil à midi ».

Nous rejoindrons ici le récit de Platon qui dit que « tout fut englouti en une seule et funeste nuit ». Cela se vérifie avec la papyrus de Leyde, puisque nous voyons les flammes de la « lionne en furie qui rayonnaient comme le soleil à midi ».

Ce point méritait d’être souligné car il nous permet, par corrélation, d’obtenir certaines conclusions quant au moment où eut lieu la catastrophe. Des papyrus trouvés sur des momies égyptiennes par des archéologues arabes présentent aussi quelques épisodes remarquables :

En ce temps-là – disent les textes de Saurid fils de Salhuuk, roi d’Égypte – il vit dans un songe une énorme planète qui tombait sur la terre dans un fracas épouvantable, en y engendrant les ténèbres. Les populations décimées ne savaient où se sauver pour éviter la chute des pierres et d’eau chaude puante qui accompagnait le cataclysme.

Nous l’avons dit, nous reviendrons plus tard sur les conséquences du cataclysme en donnant quelques précisions sur « l’eau chaude puante » et autres phénomènes similaires. Laissons ici la civilisation égyptienne. Nous pourrions aller plus loin quant à l’explication de certains faits historiques, citer d’autres textes, mais le but recherché n’est pas là, vous le savez.

Certains seront peut-être surpris de voir à quel point l’Antiquité, au travers de manuscrits ou de tables de pierre, traite de l’Atlantide. En fait, le cataclysme fut si important qu’il transforma le comportement des habitants de la planète. Les plus touchés furent les habitants du Bassin Méditerranéen, puisque certaines terres furent immergées lors de l’effondrement de l’Atlantide.

Les textes sacrés de la Méditerranée

Dirigeons-nous maintenant vers la Chaldée et Babylone… Un certain nombre d’auteurs anciens se sont intéressés à l’île engloutie. Les écrits de Srabon, Jamblique, Plutarque, Homère, Tite-Live, Quinte-Turce, nous offrent d’intéressantes réflexions à ce sujet. Mais il nous reste, outre les écrits de ces auteurs, des documents trouvés dans divers points du globe et qui, rassemblés, s’imbriquent parfaitement comme les pièces d’un puzzle. Contentons-nous pour l’instant de rechercher ces textes, ces légendes, autour du Bassin Méditerranéen.

Les grandes cités du passé ont toujours eu un lien avec les grands conquérants qui tenaient leur savoir des initiés de l’ancienne civilisation. Selon Eupolème (IIe siècle avant J.-C.), la ville de Babylone doit son origine aux hommes qui la sauvèrent du Déluge. Les rois de Sumer étaient considérés comme leurs descendants et envoyés par les dieux pour rééduquer la race humaine.

Le premier de ces rois, Dungi, était le fils de la déesse Ninsun. Bérose, prêtre Chaldéen, dont nous avons précédemment parlé, va plus loin dans ce sens en présentant le dieu Oannes et ses compagnons, qui sortaient des profondeurs du Golfe Persique pour venir enseigner les humains après le Déluge. Bérose dit qu’il leur apprit tout ce qui contribuait à adoucir leurs mœurs et à humaniser leur vie.

Ces dieux initiateurs ne peuvent être comparés qu’aux sages Atlantes, pères des civilisations occidentales. L’épopée de Gilgamesh, chant épique vieux de 4000 ans, est très intéressant à noter car il décrit les effets de la catastrophe :

Atlantide 2 - Les Textes sacrés de la MéditerranéeLe jour vint où les princes des ténèbres firent pleuvoir une abominable pluie. J’examinais le temps ; il était effroyable à considérer… Quand le matin parut, montèrent à l’horizon des nuées d’un noir de corbeau. Toute la clarté se mua en obscurité. La tempête du sud mugissait, les eaux grondaient, elles atteignaient déjà la montagne, les eaux se déversaient sur les gens… Six jours, six nuits durant, la pluie gronda comme un torrent, et le septième jour la tempête cessa. Il se fit un silence comme après une bataille. La mer se calma. Tous les hommes n’étaient plus que boue…

Dans l’épopée, ce chant est mis dans la bouche d’Utnapishim, le bisaïeul de Gilgamesh, le Noé des Sumériens. Otto Munk, spécialiste de l’Atlantide, nous dit à propos de ce chant :

Ce récit a longtemps été en butte à la dérision ; on n’y voulait voir que fable, mythe ou tout au plus un essai de littérature à propos d’un petit désastre local, jusqu’au jour ou Leonard Wooley et son équipe, lors des fouilles à Warka-Ur, en 1928, sont tombés sur un incontestable vestige de ce qu’on prenait pour un raz-de-marée légendaire : une couche de limon, exempte de tout objet, de 2,50m d’épaisseur à 12m environ du niveau du sol en dessous des tombes royales du début de l’époque sumérienne. Il s’agissait bien là d’une preuve attestant une formidable inondation.

Les traditions chaldéennes nous rapportent d’intéressantes « légendes », ainsi nommées par les esprits rationalistes d’aujourd’hui, qui du reste, s’aperçoivent de plus en plus de la réalité de ces mêmes mythes et légendes et l’une d’elles se recoupe assez bien avec la Bible. Le roi Xisuthrus est averti par le dieu Chronos que le Déluge va survenir. Le Souverain enfouit dans Sisparis, la ville du soleil, « les écrits qui traitaient du commencement, du milieu et de la fin de toute chose », et avec toute sa cour se réfugie dans un vaisseau qui finit comme l’Arche par atterrir en Arménie, mais sur le mont Korkoura.

Atlantide 2 - Les Textes sacrés de la MéditerranéeNous le savons, la Terre a connu plusieurs déluges et certains bien plus importants que celui qui engloutit l’Atlantide. Du reste, d’après les textes anciens, ce que nous avons déjà vu, et les dernières découvertes dans l’Océan Atlantique, il ne s’agit pas d’un déluge concernant l’Atlantide, mais bien de la chute sur ce continent d’un planétoïde qui aurait provoqué un gigantesque raz-de-marée accompagné de phénomènes en série. Les comparaisons et les citations ne manquent pas, qui donnent des éléments d’information et de recoupement indispensables à la démonstration de l’existence de l’Atlantide.

Andrew Thomas, dans son ouvrage Les secrets de l’Atlantide, nous présente une curieuse tradition qui était en vigueur chez les Anciens. C’est Lucien, qui, il y a dix-huit siècles, la rapportait comme une histoire très curieuse qui illustre la survivance dans le monde antique de la tradition du Déluge.

Les prêtres de Baalbeck (aujourd’hui territoire libanais) avaient l’habitude de verser de l’eau de mer, puisée dans la Méditerranée, dans la crevasse d’un rocher proche du Temple afin de perpétuer le souvenir des eaux du Déluge qui s’y étaient englouties. La cérémonie devait également commémorer le sauvetage de Deucalion. Pour obtenir cette eau, les prêtres devaient faire un trajet de quatre jours jusqu’aux rives de la mer et autant sur le chemin du retour jusqu’à Baalbeck.

Pour conclure avec les civilisations méditerranéennes, avant de retourner dans un passé plus lointain, nous ne pouvions passer sous silence, hors les textes de Platon, ce qu’a dit la mythologie grecque à propos de l’Atlantide. C’est ce que nous envisagerons dans le prochain article :

Atlantide 3 – Les récits de la Grèce