Guillaume Delaage

LA SAGESSE DU SERPENT

05/06/2014

La Sagesse du serpent semble, pour nos cultures occidentales, être une notion dénuée de sens. Avec internet et les ouvrages d’ésotérisme, un grand nombre d’informations sérieuses s’offrent à tous, mais à l’inverse il y a autant d’informations erronées et fantaisistes. Parmi les théories infondées, celle du serpent est en très bonne place.

Un mythe mal compris

En effet, le symbole reptilien est considéré par certains, comme étant éminemment maléfique. Selon eux, il représenterait des « entités » qui seraient à l’origine d’une manipulation humaine d’envergure. Bien qu’il y ait un fond de vérité à cela (comme je l’explique dans mon livre le « Choix atlante »), des auteurs à sensation se sont néanmoins emparés de ces théories pour les jeter en pâture, à la crédulité de leurs lecteurs.

Les défenseurs de ces thèses voient le « mal » partout chez les  grands dirigeants de l’Antiquité et notamment sur le pschent (coiffe) des pharaons, le fameux cobra Uræus, ou encore les serpents représentés sur les stèles babyloniennes, sur les temples mayas, incas…la liste serait longue.

Le serpent de SagesseDire que le serpent est maléfique, c’est mal connaître l’Enseignement hermétique et les informations fantaisistes vont bon train. Ils sont en fait influencés, sans le savoir, par la tradition allégorique de l’Eden et de l’Arbre du Bien et du Mal, où le serpent – dit-on – tenta Eve. C’est ce qui fut la cause du « péché originel » qui la conduisit avec Adam hors du Paradesa selon la Bible.

Cette allégorie biblique a été mal comprise et transformée par les rites judéo-chrétiens, en dogme opposé radicalement à l’Enseignement hermétique. Pourtant, ceux qui en connaissent le sens, peuvent s’apercevoir qu’elle renferme une vérité profonde que les religions sont incapables d’expliquer. La méprise entre le « serpent tentateur » et le « serpent sagesse » vient d’une mauvaise traduction des textes et d’une interprétation erronée des Pères de l’Église.

Le serpent, bien qu’ayant comme tout symbole universel un aspect positif et un aspect négatif, a toujours représenté la Sagesse comme le souligne d’ailleurs le Christ Qui dit dans Mat.X 16-25 :

« Soyez prudents (sages) comme des serpents… »(Traduction L. Segond – Traduction de référence).

La sagesse du serpent

Les Initiés d’Égypte, mais aussi ceux de Babylone, tout autant que les grands prêtres du nagualisme se disaient « Fils du Dieu Serpent » ou « Fils du Dragon ». Ces deux créatures représentent en fait la même chose, tout comme le dragon chinois ou le serpent au-dessus de la tête du Bouddha. Les initiés celtes, les druides, disaient d’eux-mêmes : « Je suis un Serpent, je suis un Druide ».La sagesse du serpent

D’anciennes traditions hermétiques nomment même la Terre « La Reine des Serpents » car – dit-on – elle mue, comme les serpents, sept fois au cours d’un cycle temporel de millions d’années.

En fait pour les Initiés de tous les continents et de toute antiquité, le serpent représentait l’immortalité et la Renaissance. Le cycle qui permet de gravir en conscience les étapes de l’Initiation. En effet, tout comme le serpent qui rejette sa vieille peau pour faire peau neuve, la Conscience divine et immortelle en chacun de nous, rejette une personnalité à chaque « mort » pour reprendre une autre « naissance » (réincarnation).

C’est tout le symbolisme lumineux du serpent qui, à la fois représente le cycle des nombreuses vies d’un être humain, mais aussi sa progression dans la mutation de sa conscience. Mais l’Enseignement hermétique va encore plus loin dans ces explications :

Découvrez le serpent de l’illusion avec l’aide du serpent de la sagesse et alors le serpent endormi montera vers le lieu de rencontre – est-il dit dans un commentaire sacré – Que le disciple saisisse la queue du serpent de la Sagesse et, la tenant fermement, qu’il le suive jusqu’au centre le plus profond de la Salle de la Sagesse. Qu’il ne se laisse pas prendre aux pièges posés pour lui par le serpent de l’illusion ; qu’il ferme les yeux aux dessins colorés de son dos. Qu’il ferme les oreilles à sa voix mélodieuse. Qu’il fixe le regard sur le joyau qui resplendit sur le front du serpent dont il tient la queue et, guidé par son rayonnement, qu’il traverse la salle boueuse du maya.

C’est là allégoriquement tout le symbolisme de la Quête spirituelle, dont le guide est le serpent.

Avec le cœur