Guillaume Delaage

LE COMBAT EN SOI

03/12/16

Connaît-on vraiment la signification du combat en soi, tel que l’entendaient les Initiés? Depuis que les portes de l’Enseignement hermétique se sont temporairement fermées par la contrainte du fanatisme qui voulait l’étouffer, le monde subit depuis, les assauts de plus en plus sournois des groupes qui luttent contre la Lumière.

Dès lors, certains parmi ceux qui veulent résister à cette situation, se tournent vers une recherche spirituelle dont ils espèrent les plus grands bienfaits pour accéder au bonheur en ce monde. Bonheur… le mot est lâché. Que d’erreurs commises pour donner à ce concept une dimension humaine !

Le combat en soi

Des siècles d’éducation spirituelle parcellaire et une montée incessante de la séduction par les plaisirs immédiats, ont incité les mentalités à se tourner vers des idées erronées en ce qui concerne le « bonheur » de l’homme sur la terre.

La recherche spirituelle est devenue, pour certains, un refuge fantasmatique d’où la souffrance voudrait s’exclure et à travers lequel elle ne pourra plus nous toucher.

C’est pourquoi beaucoup d’hommes et de femmes, aujourd’hui, se laissent séduire par les promesses alléchantes et iniques de certains groupes plus ou moins sectaires,  qui promettent un paradis éthéré ici ou ailleurs, loin de la « fange » de ce monde.

C’est alors que la désillusion se manifeste rapidement car nul ne peut échapper à son destin, c’est-à-dire du fardeau qu ’il doit porter.

Le problème, bien évidemment, reste la souffrance et c’est à cause d’elle que beaucoup d’entre nous peinent et sont déchirés, commettent des erreurs et plongent dans le désarroi sans comprendre pourquoi, alors qu’ils cherchent la Lumière de tout leur cœur.

Ainsi, ils ploient sous le joug des épreuves, sans parvenir à être vraiment heureux. Le problème ne sera pas réglé dans un article comme celui-ci. Toutefois il semble utile d’apporter quelques précisions relatives à ce que l’Enseignement Hermétique, dans sa beauté, exprime à ce sujet.

Rien ne peut être atteint par l’homme, si ce n’est par l’éveil de la conscience. C’est la seule démarche pour ceux qui souhaitent se libérer de la servitude dans laquelle nous sommes enfermés. Aucune religion, aucun mouvement initiatique, aucune expression de la Sagesse traditionnelle ne peut sincèrement affirmer que suivre une éthique, des principes, une méthode, des exercices spirituels, des rituels… peut permettre d’accéder au bonheur sur terre tel que les humains le conçoivent.

Pourtant cette recherche, ce besoin de trouver la paix, est le fil conducteur de tout chercheur. Et grande est la déconvenue pour certains, de constater que travailler à l’Éveil c’est rencontrer en apparence plus de souffrance. Le dilemme est bien là ! Cette vision déformée naît du fait que nous sommes habitués depuis trop longtemps, à imaginer le bonheur spirituel à travers le prisme des plaisirs illusoires et immédiats de ce monde. Ce qui est cherché avant tout, c’est être heureux ICI-BAS.

Le combat en soi

Mais en considérant ainsi les choses, on met la charrue avant les bœufs, pour employer le bon sens populaire. La Tradition, quelle que soit son expression, affirme qu’il est possible d’être heureux ici-bas, mais que ce bonheur est en dehors de l’idée de satisfaction propre à notre ego animal. Et c’est là que le bât blesse, c’est là que la confusion naît, car nous ne sommes pas habitués à penser ainsi, sous cette forme depuis trop longtemps.

Le combat en soi
Héraclès dompte le taureau crétois de Minos

Tout Enseignement authentique parlera d’un combat dur et incessant à mener sur soi-même. Et plus l’on avance sur ce chemin, plus la nature primitive de l’homme cherche à s’opposer à cet ascension vers la Lumière, et plus la souffrance sera violente, tout au moins dans les premiers temps. Mais alors c’est à désespérer, car où est la solution de ce problème?

De guerre lasse, par manque de force, de volonté, par incompréhension, par doute, certains abandonnent et se retrouvent exténués sur le bord du chemin, même si l’Enseignement qu’ils suivent est directement issu de la Sagesse authentique.

Ce combat, bien réel et individuel, n’est pourtant que l’effet d’un combat plus subtil qui se déroule à une échelle gigantesque, dont l’homme ne perçoit qu’une infime partie.C’est ce que la mythologie grecque a défini par les douze travaux d’Héraclès.

Vaincre sa nature est une expression qui a perdue de son sens profond tant elle est rabâchée. Elle cache pourtant une grande Vérité car elle est une transformation profonde, pour laquelle  Thot-Hermès, Le Grand Médecin, a apporté les remèdes à travers Son Enseignement.

Aucun enseignement ne peut dégager spontanément l’être de ses entraves et de ses souffrances terrestres. Seul l’acharnement au travail sur soi, la patience et la volonté, la foi, MALGRÉ LES SOUFFRANCES peut délivrer. Ceux qui cherchent AVANT TOUT l’Éveil de la conscience, peuvent un jour trouver la délivrance car ils ne seront plus soumis aux illusions de l’ego animal. C’est ce que disait Le Christ par ces paroles :

Cherchez d’abord le Royaume des Cieux et le reste vous sera donné de surcroît. » Et encore : « Le Royaume des Cieux est caché au fond de vous-mêmes.

Ce Royaume est bien notre Conscience spirituelle qui n’est pas l’ego de notre personnalité et tant que nous nous conformerons à lire le monde à travers un verre déformé, nous ne comprendrons pas comment progresser efficacement sans souffrir. C’est par ce travail que la conscience évoluera pour comprendre que le bonheur tant recherché n’est qu’une illusion liée au plaisir de l’ego animal. Seule la Joie véritable doit être recherchée car elle est un attribut permanent de l’Âme.

Nous souffrons car nous nous identifions à ce que nous ne sommes pas, c’est-à-dire à un corps et un mental finis, à nos propres pensées qui ne sont que des instruments et non pas notre nature véritable. Et lorsque ce combat est mené dans la gaste forêt, chère à la Quête du Graal, c’est-à-dire au plus profond de soi avec la volonté de se dégager d’un comportement humain limité, alors s’ouvrent des horizons où la paix et la sérénité deviennent les seuls buts à atteindre et où la joie devient une attitude de la conscience.

Avec le coeur

Ces thèmes sur la progression de la conscience sont étudiés dans le cadre des séminaires proposés sur le thème : De l’homme animal à l’Homme Divin. Inscrivez-vous ici.