Guillaume Delaage

LES PIÈGES DU CHEMIN

24/06/17

De quelle nature sont les pièges du Chemin spirituel? Beaucoup de chercheurs, dans leur quête spirituelle sont, à certains moments, quasi obnubilés par le fait de savoir à quel degré d’évolution ils sont parvenus. A cela s’ajoute le besoin de croître, d’avancer, d’apprendre, d’aller plus loin, en un mot de savoir encore plus.

Cette attitude bien humaine est logique et naturelle, car la personnalité a besoin de repère, de base, d’appréciation, de mesure, pour mieux se situer dans le temps et dans l’espace. Acquérir des connaissances, lorsqu’on est un étudiant sincère, fait partie du cadre normal de l’apprentissage.

Toutefois, dans le domaine de l’évolution spirituelle cela peut rapidement devenir un piège, voire un blocage très gênant pour la progression. Nous vivons dans un monde où tout doit être obtenu très vite, où l’on devient boulimique d’informations de toutes sortes. En fait beaucoup de personnes sont sans cesse en recherche de résultats.

Cette attitude provoque deux déséquilibres majeurs. Le premier surgit lorsqu’on ATTEND les résultats des pratiques ou exercices spirituels. En agissant ainsi, nous utilisons notre mental inférieur et nous nous plaçons, une fois de plus, dans la satisfaction de l’ego.

Les pièges du CheminL’attente, devient ainsi un tremplin vers la lassitude, l’inhibition, la frustration. Vient ensuite le cortège d’autres obstacles tels que le découragement, l’énervement, l’impatience, la condamnation des Enseignements ou de soi-même.

Le second déséquilibre se manifeste lorsque l’on veut AVOIR, donc satisfaire l’ego et ainsi renforcer le DÉSIR du progrès. Cette impérieuse aspiration à obtenir, devenir, conquérir, est un piège béant dans la Quête intérieure.

Les : « Je ne progresse pas, je ne suis pas capable », ou encore : « Tout cela ne sert à rien, ça ne marche pas », sont autant de formulations issues d’une conception erronée, enfantée par le mental.

Le secret de tout cela, si tant est qu’il y en ait un, est de rester très vigilant et d’essayer en toute chose d’ETRE et non pas d’AVOIR. Bien sûr il faut apprendre, penser, réfléchir, méditer, expérimenter etc. mais toujours sans attendre quoi que se soit, en essayant d’ETRE. Le désir de savoir est intellectuel et bien que très important, il ne doit pas devenir une frénésie qui engendre la souffrance.

En revanche le désir d’ÊTRE vient du cœur, donc directement lié au Soi spirituel. Œuvrer sans se soucier des fruits de l’œuvre, apprendre et expérimenter sans attendre quoi que se soit, telle est la règle.

Un Maître disait un jour : « Rien ne retarde la croissance comme l’intense désir de croître, qui est une autre forme du désir pour soi. (…) Conformez-vous seulement à la Lumière qui est la votre en ce moment. Alors, alors seulement, il vous sera donné plus. Tel est le premier pas dans ce que l’on appelle « vivre la vie spirituelle. »

Avec le cœur