Guillaume Delaage

UNITE DIVINE ET CONSCIENCE DU SOI

12/06/2014

Un ami, aujourd’hui disparu m’avait fait part, il y a plusieurs années de cela, d’un entretien avec un personnage d’une grande sagesse qui lui avait exposé certains points relatifs aux fondements de ce qui est le ferment de la spiritualité future au regard des Lois Universelles. Cette vision particulièrement pertinente revêt une certaine acuité compte tenu du malaise ressenti actuellement dans notre monde en plein désarroi et en recherche d’identité spirituelle. En hommage à cet ami et à ce personnage avec qui il fut en contact jadis dans un pays du sud, je propose ce texte à la réflexion des lecteurs.

Extrait d’un entretien entre Messieurs Jean et Pierre
(les noms sont fictifs par souci d’anonymat)

L’appréhension de l’Unité divine dépend de notre progression dans une voie spirituelle. Aussi, plus nous grandirons en conscience, plus nous nous approcherons de cet Esprit Saint et plus apparente deviendra alors la nature illusoire des choses finies, mais c’est seulement lorsque l’Unité nous rappellera à Elle que tout nous paraîtra inexistant.

Ainsi, peut-être pour l’Unité, l’univers n’est-il qu’un monde irréel et illusoire, peut-être ne semble-t-il qu’un rêve ou le résultat d’une méditation, alors que pour nous, esprits finis faisant partie de cet univers que nous considérons avec nos facultés humaines, il est quelque chose de réel et doit être considéré comme tel. En effet, puisque nous percevons cette matière qui nous entoure, pouvons-nous nier son existence, refuser son impact sur nous-mêmes? Certainement pas! Car ce serait ignorer l’aspect relatif de notre univers et cela tant que nous vivrons et agirons sur ce plan perceptible à nos sens.

Il existe d’innombrables paliers dans notre existence, dans l’évolution de la vie et pour nous, cet univers existera aussi longtemps que nous y serons soumis. De fait, nous sommes contraints de vivre et d’agir comme si ces choses impermanentes étaient réelles. Cependant, si nous voulons considérer ces deux aspects de l’univers, c’est-à-dire le relatif et l’absolu, il nous est possible d’acquérir cette maîtrise de la vie, hors des rêves, des visions fantasmagoriques, des pensées compulsives et d’échapper ainsi aux souffrances des plans inférieurs en tentant de nous centrer de plus en plus vers l’Axe divin, nous rapprocher et nous IDENTIFIER au Dieu Vivant en nous même dans la recherche d’un éternel présent.

Cela ne pourra se faire tant que l’homme n’aura pas pris conscience de cet Esprit immanent existant à l’intérieur de son être, car s’il est exact que nous sommes tous au sein de cet Esprit, il est également vrai qu’il imprègne chacun d’entre nous. Seule cette perception peut affranchir l’homme de ses chaînes terrestres. Il faut chaque jour davantage se rapprocher du Dieu vivant qui est en nous, de cette Parcelle Divine qui est notre Essence et notre Globalité de vie en vie. C’est cela le développement spirituel, la manifestation du Divin, la réalisation de l’être et en définitive la seule religion qui doit exister. Dans le cadre de cette évolution spirituelle et compte tenu des aspects particuliers de l’Ere du Verseau, nous est-il possible de déterminer les fondements d’un courant spirituel futur ?

Cette réflexion d’une religion du futur ne peut-être, à mon avis, basée que sur les réalités d’un monde et d’une époque. Je ne voudrai en aucun cas faire oeuvre de théologien, et entrer dans le jeu de certains qui cherchent à promouvoir une église, une secte, lui attribuer une personnalité, des caractéristiques et enfin de faire admettre des théories conformes à leurs propres désirs, à leur volonté ou a leurs plans en tant qu’intermédiaires entre le Divin et les hommes, ou plus encore de hisser leurs délires au rang de vérité absolue.

En effet, quel homme sincère et soucieux de la liberté de tout être humain, dans sa recherche spirituelle, oserait prendre lui-même la responsabilité d’ériger un système dogmatique et codifier une vérité qui ne peut-être que la sienne ? En ce sens la religion ne peut prendre qu’un caractère de liberté et de spontanéité, où l’enseignement vise à la libération de l’homme, et tend à le voir dépasser les apparences du monde sensible et l’égoïsme dû à son ignorance et à ses attachements. Je ne peux envisager le terme de « religion » que dans son sens le plus pur, c’est-à-dire réunir, relier… L’homme religieux ne peut-être que celui qui s’efforce de découvrir le lien secret qui l’unit à la Présence divine qui demeure en lui comme en toute chose. Il ne peut avoir atteint son but que lorsqu’il n’existe plus aucune distinction entre le créateur et la créature. Cette expérience intérieure est en somme définie comme une communion, mais surtout comme une intégration une prise de conscience du soi.

Pour l’homme accompli de l’Ere du Verseau, cet éveil intérieur consacre la dissolution de sa conscience personnelle c’est-à-dire de la structure qui constitue son ego mortel, pour s’intégrer à la Conscience universelle du Mental Cosmique, de la Trinité en lui-même, de cet Etat supérieur de conscience qu’il polit de vie en vie comme un diamant précieux. Mais quels sont les grands principes qui peuvent être donnés et qui sont en mesure de satisfaire les aspirations de l’humanité et de faire ressentir à l’homme l’Appel du Divin ?

– Le fait de se rapprocher de plus en plus de Lui quel que soit le nom qu’on Lui donne.
– Les rapports qui existent entre Lui et les hommes.
– Apprendre de plus en plus à établir le dialogue intérieur.
– Le fait de comprendre que les individus comme notre planète sont solidaires les uns des autres malgr é les apparences contradictoires.
– Le fait de l’existence d’un chemin menant à la libération de l’homme.

Ce fait essentiel est ressenti au coeur de chaque homme, depuis le début de son existence, même chez ceux qui se refusent à croire en cette réalité par orgueil, ou par révolte. Chaque individu, selon sa nature, sa race, son éducation, a voulu lui donner un nom, puisque tel est le besoin des hommes qui veulent s’exprimer dans ce monde phénoménal. De plus, beaucoup ont voulu lui attribuer une qualité transcendantale, c’est-à-dire un Etre extérieur à nous-même, qui nous élève et cela surtout en Occident. Maintenant et de plus en plus dans l’avenir, la conception d’un Dieu immanent en tout être humain autant qu’en toute chose, tend à se répandre et à s’affirmer à travers le monde, mais n’est-Il pas les deux à la fois ? Celui qui nous éleva et Celui qui nous habite, puisqu’Il est Tout en nous, et nous tous en Lui comme le disait le Christ.

N’est-Il pas aussi le but qui conditionne la vie à travers tous les règnes de la nature ? Quant à nos rapports avec Lui, est-il besoin de les affirmer à nouveau ? Il est plus proche de nous que ne peuvent être notre coeur, notre propre souffle. II est notre conscience. II est notre vie. Il est Celui sans qui rien n’existerait ! Une troisième vérité s’impose à nous, du fait même de la nature de l’homme. Je veux parler de l’immortalité, selon la loi des deux grands principes de réincarnation et de cause à effet plus connue sous le nom de Karma.

Toutefois ici, je vous laisserai le soin de réfléchir et de méditer sur cet axiome, afin de vous faire une opinion, car certaines religions se refusent à reconnaître ces Lois et il n’appartient à personne d’imposer une voie contraire à ses convictions. Ce qu’il convient surtout de retenir, c’est que l’homme est avant tout un esprit, et que l’esprit ne peut mourir ni disparaître. Un autre grand principe plaide en faveur de cette conception de la religion future, c’est la solidarité communautaire de la race humaine. Cette solidarité n’est pas entendue en tant que sentiment qu’il soit émotionnel ou intellectuel, mais en tant que réalité biologique et psychique. L’homme doit vraiment prendre conscience de cet état de fait car toute son évolution en dépend.

Cette solidarité ne doit être comprise et vécue que par la prise de conscience intérieure et non pas par un sentiment de condescendance ou de pitié envers la nature et les humains en général ou parce qu’il faut le faire. La solidarité, la fraternité, sont le salut de l’humanité. Sans cela il n’y a pas d’évolution possible. Pourquoi ? La réponse est évidente. Le phénomène de séparativité qui semble être le fondement de notre monde nous pousse à considérer d’une manière erronée que nous sommes des êtres individuels à cause de notre ego qui s’affirme sans cesse en criant à tue-tête « MOI SEUL EXISTE ! » Ainsi l’humanité s’est divisée en autant d’individus qui gravitent dans leur sphère d’expression en croyant à cette seule illusion.

Nous avons chacun notre âme qui enferme la somme des innombrables vies que nous avons vécues mais cette âme a conscience de l’unité qui la relie aux autres âmes de par le monde car elles sont une partie du Grand Tout. Ainsi nul ne peut évoluer convenablement si son frère humain n’évolue avec lui dans la grande cellule qui nous englobe tous. Sans cette notion profonde de fraternité l’humanité ne pourrait être. Et justement, en ces temps troublés des forces contraires agissent pour briser cette union sacrée entre les hommes.

Au sein de notre communauté humaine, les individus qu’ils le veuillent ou non, dépendent donc les uns des autres, sur le plan de l’âme autant que sur le plan physique, dans leur vie spirituelle comme dans leur vie matérielle et biologique. Le fait de l’individualisme grandissant ne changera rien à cet état de chose, car si au niveau de l’intellect les forme-pensées risquent d’être de plus en plus divergentes, les conséquences seront de plus en plus ressenties collectivement, que ce soit sur le plan moral ou sur les plans physique et psychologique.

Nous devons tous méditer avec un cœur humble sur ces différents aspects car ils sont les bases de notre vie. L’orgueil empêche souvent de voir les beautés de la conscience. Celui qui résout facilement un problème ardu n’est pas forcément une fontaine de sagesse car l’assurance est parfois proche de l’arrogance et l’arrogance n’est en aucune manière véritable ni aimable. Vous et moi sommes unis en Lui dont la Vie est notre expression pour l’Eternité. Nous nous rencontrons en Lui et nous nous bénissons mutuellement.

Texte recueilli par © Guillaume Delaage